



DRANCY "A VENIR"




Patrimoine mémoriel et patrimoine vivant
Lors de la Biennale d’architecture de 2014 à Venise, le pavillon Français répond au thème «Fundamentals, absorbing Modernity 1914-2014» en interrogeant le public : «La modernité, promesse ou menace?». Entre utopie et progrès, les contradictions et paradoxes de cette période importante de l’histoire de l’architecture française sont expliqués au travers des films de Jacques Tati , des oeuvres de Jean Prouvé, et le programme de Drancy. Ainsi l’exposition sur les grandes valeurs sociales que représente la construction on préfabriquées de ces cités, s’achève sur la maquette du projet de la Muette.Le public comprend alors le danger de cette vision trop idéaliste et les raisons de sa métamorphose tragique en camp de concentration. Sur les murs : «Le grand ensemble d’habitation: Hétérotopie salvatrice ou lieu de réclusion?»
Peut-être trop utilisé, le terme d’hétérotopie qualifie pourtant parfaitement cet immense construction. De sa conception en tant que réponse parfaite aux problèmes de la société des années 30, à sa classification au rang de de patrimoine architectural et de mémoire, il rentre dans la définition de Michel Foucault comme un «espace autre». Mais aussi en monde fonctionnant en autarcie
et répondant à ses propres règles , comme la plaque tournante de la déportation qu’elle est devenue en 1941. La question persiste, Drancy, ancien camp de concentration ou cité d’habitation ?
Classée, habitée, commémorée, dans une forte période de retour sur la mémoire, la légitimité des habitants dans ses murs fait débat. Pourtant tout l’intérêt de la Muette est de réunir dans un même lieu et à tel degré de reconnaissance trois des valeurs traditionnelles du patrimoine: L’usage, l’histoire et la mémoire. Les enjeux du projet vont alors dans ce sens, redonnant à chacun
une place dans ce quartier, tout en se positionnant sur la question de la conservation et de son identité. Les RDC se libèrent, ouvrant le nouveau parc au reste de la ville et le projet travaille le face
à face entre patrimoine vivant et patrimoine mémoriel.
Contraints de vivre dans un musée, soumis aux normes des constructions ds années 30, les habitants perçoivent ce quartier pourtant comme un tremplin et un refuge. La cité HLM aux loyers les plus modérés de son département, abrite ancien sdf, primo-arrivants, ou personnes en réinsertion. Ainsi c’est une étape courte dans leur parcours résidentiel, un instant de reconstruction de soi et de son rapport à l’autre. Les nouveaux logements s’aff ranchissent des T1 mono-orientés, retrouvent le plateau libre et traitent l’intime et le nécessaire sous plusieurs degrés. La vie s’affirme en façade par une structure légère qui connecte les logements, réalisant un réseaux entre les habitants et un espace intermédiaire du possible.
En face, L’aile droite murmure dans un parcours de 200 mètres de long. La mémoire se vit, se frôle, se traverse, elle fait presque partie du quotidien. Elle s’insère dans l’existant laissant parler les murs, transformant la façade tout en respectant sa structure. Les séquences traitent du souvenir et du deuil mais aussi du long chemin vers l’acceptation afin d’orienter le regard du visiteurs vers l’avenir . Une histoire double, un paradoxe, des utopies et des dystopies, l’envellope atemporelle de la Muette abrite à nouveau une dualité.



INTENTIONS DE PROJET
Venir habiter cette dentelle de structure en jouant avec la trame répétitive. Travailler plusieurs atmosphères qui se fondent dans le bâtiment sans perdre l'effet d'unité. Changer les hauteurs , les dedans dehors, mixer la population .... rompre avec la monotonie du simple T1 par des lieux uniques.
