
TEMPORALITE, HYBRIDITE ET CHOIX.
Le temps est directement lié au mouvement, à la migration. Certains territoires sont des lieux de transit, d’attente, des lieux temporaires, alors que d’autres sont des lieux potentiellement permanents. Les temps induisent des usages;
5 jours: l’urgence
5 mois: l’attente
5 ans: l’enracinement.
La cellule de vie sera différente et évolutive. Si l’espace-temps du migrant est instable celui de la ville est pérenne. Le migrant ne peut-il pas trouver une stabilité en se raccrochant à cette pérennité ? Dans le projet, le logement du migrant se raccroche à des espaces d’activité, des lieux communs à tous les citoyens. Il s’agit, par interventions ponctuelles de créer un réseau qui se raccroche à la toile de la ville.
Un immigré possède une culture, est affilié à un pays, parle une autre langue... Néanmoins, il a des usages dans la ville qui sont communs à tous, il pratique des services communs aux autres; c’est la juxtaposition des cultures. L’hybridité se traduit pour nous par; l’utilisation de prétextes de programmes universels, pour y lier des usages spécifiques au migrant. L’habitat est combiné aux services, spatialement relié. La dualité des usages doit être assumée. Elle induit de concevoir des projets qui soient basés sur un système de confiance; revenir à de l’échange, relâcher l’idée de «propriété».
THIS LAND IS MY LAND / THIS LAND IS YOUR LAND
Inviter l’autochtone
La notion de choix nous apparaît essentielle, puisque la condition d’immigrant est une vie de contraintes, de non-choix. Dans le projet, ce choix doit pouvoir se traduire à l’échelle de la ville et du logement. C’est la possibilité de l’anonymat. Les notions de visibilité et d’invisibilité peuvent également passer par l’architecture (l’entrée, le passage, le patio). Il s’agit de diminuer les contraintes, laisser la possibilité de s’investir à des degrés différents selon chaque individu. En somme, envisager l’habitat comme « un service à la carte »; de l’ombre d’une pièce comme espace intime, à la chambre qui devient séjour à partager. Nous recherchons le souvenir d’un lieu caché, les traces d’une hospitalité passée. Il existe de tels lieux dans la ville ; envahis par l’urbanisation et oubliés. Un îlot hermétique, intouchable, protégé et rendu intime par les filtres du temps. Et si ce lieu devenait la porte d’entrée, la rue à habiter et à s’approprier ? On pourrait y voir la ville sans toucher son sol, faire partie de son décor, de la façade urbaine, ou jouer un rôle dans la pérennité du lieu. Ici, à Bordeaux, on pourrait venir au Jardin des Remparts comme on dévoile un secret.

Logements pour migrants au Jardin des Douves
Projet d'Architecture - semestre 9
Domaine C -Logement - K.Fitzsimmons



